Étude KPMG sur les tendances clés du secteur automobile à travers le monde

Étude KPMG sur les tendances clés du secteur automobile à travers le monde

KPMG publie la 19ème édition de son étude annuelle sur les tendances clés du secteur automobile à travers le monde.

Les 900 dirigeants et les 2100 consommateurs interrogés s’accordent sur l’enjeu crucial de l’électrification des véhicules face à l’évolution rapide vers des normes environnementales toujours plus strictes.

-   Face aux enjeux réglementaires, la transition vers le véhicule électrique est le premier enjeu du secteur ;
-   La digitalisation ouvre de nouvelles opportunités de création de valeur ;
-   L’arrivée du véhicule autonome et connecté questionne les usages de l’automobile.

Face aux enjeux réglementaires, la transition vers le véhicule électrique est le premier enjeu du secteur

La question du véhicule électrique occupe cette année encore la tête des enjeux à l’horizon des cinq prochaines années pour les décideurs du secteur. L’édition 2018 de l’étude montre que les constructeurs vont devoir gérer une transition complexe avec la cohabitation de technologies concurrentes et de multiples enjeux d’infrastructure.

Si, en France, le véhicule électrique est d’abord considéré comme un véhicule à batterie, les tendances globales montrent que la pile à hydrogène ne cesse de gagner du terrain auprès des constructeurs qui y voient une réponse technique pertinente pour certains usages. Ils sont ainsi 52% dans le monde contre 29% en France à considérer ce mode de production de l’énergie électrique comme la tendance clé de l’année. Cette nouvelle piste technologique, encore peu exploitée commercialement, nécessite la mise en œuvre d’une infrastructure dédiée afin d’alimenter les véhicules en hydrogène. Elle progresse régulièrement parmi le palmarès des enjeux du secteur mis en avant par les dirigeants interrogés par KPMG, passant ainsi de la 6ème place en 2014 à la 1ère place aujourd’hui.

L’étude analyse également les enjeux liés au développement du véhicule électrique à batteries. Cette solution privilégiée notamment par les constructeurs européens pourrait montrer ses limites dans la mesure où elle nécessite une infrastructure électrique particulièrement conséquente que de nombreux pays ne sont pas prêts à mettre en œuvre. En France, 43% des décideurs estiment que le manque d’infrastructure est le frein majeur au développement de la mobilité électrique, contre 28% à l’échelle mondiale.

L’analyse fournie par cette étude met en lumière l’équilibre des technologies dans le développement des futures motorisations. Ainsi les dirigeants projettent à un horizon de cinq ans un mix équilibré parmi les technologies disponibles :

- 26% pour les véhicules électriques à batterie ;
- 25% pour les véhicules fonctionnant par pile à hydrogène ;
- 25% pour les motorisations traditionnelles (diesel et essence) ;
- 24% pour les moteurs hybrides, rechargeables ou non.

Bien que le diesel soit devenu politiquement et socialement inacceptable dans de nombreux pays, l’utilisation de ce carburant reste technologiquement et économiquement pertinente pour 50% des décideurs dans le monde (seulement 39% en France). Ce chiffre a même progressé de 3 points en 2017 et illustre les incertitudes auxquelles les constructeurs doivent faire face dans cette période de transition.

Pour Laurent des Places, Associé KPMG Responsable du secteur Automobile « Face à une pression réglementaire toujours plus forte et aux progrès décisifs attendus dans la chimie des batteries, les acteurs du secteur automobile voient dans le véhicule électrique une opportunité de développement qu’il est indispensable de saisir. Néanmoins, la mise en place des infrastructures nécessaires à ces nouvelles motorisations reste un enjeu majeur qui conditionne le succès commercial de ces technologies émergentes. »


La digitalisation ouvre de nouvelles opportunités de création de valeur

Comme de nombreux acteurs traditionnels de l’industrie, les constructeurs automobiles voient leur modèle économique bouleversé par la digitalisation.

Le premier défi consiste pour les industriels à trouver la juste posture face aux leaders du digital, compte-tenu de la différence de moyens financiers entre les deux mondes. Fin 2017, les 50 plus grandes entreprises du secteur automobile représentent uniquement 20% de la capitalisation boursière des 15 leaders du digital. C’était 40% en 2010.

Les décideurs du secteur automobile se montrent ainsi partagés entre une stratégie de pure compétition (privilégiée par 51% d’entre eux) et une approche plus coopérative (pour 49% de ces derniers). Ce résultat apparemment indécis masque en fait une prise de conscience nette de la nécessité de mieux coopérer pour tirer plus de valeur de l’ensemble de l’écosystème de la mobilité, au-delà de la simple vente de véhicules. Il montre aussi que la maîtrise totale de la relation client ou la domination de l’écosystème de la mobilité par un seul acteur apparait aujourd’hui peu probable.

Les acteurs du secteur automobile s’accordent sur l’importance de la donnée pour fournir un service amélioré aux consommateurs. Ils sont 83% à considérer que la donnée est le carburant essentiel à l’amélioration de l’expérience client et 2 décideurs sur 3 sont convaincus que la maîtrise de l’ensemble des données (générées par le produit et par l’utilisateur) est l’objectif clé à poursuivre pour les prochaines années.

85% des dirigeants estiment aussi que la confiance dans l’utilisation des données et la cyber-sécurité vont devenir des critères incontournables lors de l’achat d’un véhicule.

Dans cet environnement digitalisé, les constructeurs se distinguent par la confiance des consommateurs dans leur capacité à protéger les données générées par leurs produits et par les services connexes : 17% des utilisateurs confieraient plus facilement l’exploitation de leurs données aux constructeurs tandis que seuls 12% d’entre eux imagineraient les céder aux GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft). En France, ce rapport de confiance est d’autant plus marqué par la défiance à l’égard des géants du web : 18% des consommateurs préfèrent confier les données de leurs véhicules aux constructeurs contre seulement 8% aux majors de l’internet.

Pour accompagner cette transition, les réseaux de distribution doivent s’adapter pour mieux maitriser les parcours d’achat digitalisés, apporter des services complémentaires aux utilisateurs, ou se spécialiser dans le véhicule d’occasion. 56% des décideurs automobiles prévoient une baisse de 30 à 50% du nombre de points de vente physiques  à l’horizon 2025.

« L’automobile fait partie d’un écosystème d’actifs physiques, de marques, de services et de contenus. Ce système est ouvert, dynamique et il s’adapte en permanence à l’évolution des technologies et de la réglementation. Il faut trouver le bon équilibre entre les formes nécessaires de concurrence, de coopération, et parfois de consolidation entre les acteurs traditionnels, et par ailleurs intégrer judicieusement ce que les challengers du digital peuvent apporter. » analyse Laurent des Places.


L’arrivée du véhicule autonome et connecté questionne les usages de l’automobile

Pour 94% des dirigeants du secteur automobile, le cadre réglementaire nécessaire à la mise en œuvre du véhicule autonome ne serait pleinement opérationnel qu’à l’horizon 2040. Néanmoins, les premières pistes d’application des technologies de véhicule autonome trouvent d’ores et déjà un terrain propice dans les transports collectifs.

73% des décideurs du secteur automobile estiment que des capsules autonomes pourraient remplacer les transports en commun traditionnels en l’espace d’une décennie. Cette irruption du véhicule autonome dans l’espace public offrirait davantage de flexibilité et de rentabilité pour l’ensemble des parties prenantes.

L’étude KPMG questionne les nouveaux usages de l’automobile favorisés par l’émergence du véhicule autonome et connecté. Ainsi, on constate que pour 43% des répondants, les propriétaires de véhicules actuels n’envisagent plus d’être propriétaires d’une automobile à l’horizon 2025.

« L’arrivée du véhicule connecté redéfinit en profondeur les attentes de l’utilisateur et impacte l’ensemble des parties prenantes du secteur : La mobilité ne se conçoit plus exclusivement comme résultant de la propriété d’un véhicule, mais aussi comme la consommation d’un service qui peut prendre des formes multiples. Le revenu attendu d’un portefeuille de clients fidèles peut ainsi devenir un critère de succès plus important que le nombre de véhicules vendus » précise Laurent des Places.

Cet enseignement confirme l’importance grandissante de l’économie du partage, qui vient questionner le modèle économique de l’industrie automobile. Malgré ce détachement de la propriété, la marque restera le principal vecteur de confiance auprès du consommateur pour 41% des dirigeants du secteur automobile, puisqu’elle crée un lien commun au sein de ces communautés de partage.

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