Étude Deloitte "Brexit Briefing" - les impacts sur l’industrie automobile française en 2019

Étude Deloitte "Brexit Briefing" - les impacts sur l’industrie automobile française en 2019

La décision du Royaume-Uni de sortir de l’Union Européenne aura un impact économique et politique de large envergure, et se répercutera également sur les économies européenne et française. L’étude Deloitte « Brexit Briefing » analyse les conséquences d’un « hard Brexit » en 2019 sur le marché automobile britannique et son impact sur les exportations en provenance de la France et des autres pays européens.

Les principaux impacts d’un « hard Brexit » sur l’industrie automobile française en 2019 :

- Le prix d’une voiture au Royaume-Uni augmenterait de 3 700€ en moyenne et de 4 300€ pour les voitures produites en France
- Les exportations françaises diminueraient de 83 000 véhicules (-36%)
- 1 800 emplois seraient mis en danger en France, directement liés aux exportations vers le Royaume-Uni
- La perte de chiffre d’affaires pour l’industrie automobile française serait de 1,7Md€


Des prix de véhicules en hausse d’environ 4 000€

Un « hard Brexit » se caractériserait à l’horizon 2019 par l’introduction de taxes de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) sur les importations et la chute de la livre sterling. Les nouvelles taxes s’évalueraient à environ 10% pour un véhicule et à 4,5% pour les pièces détachées. La baisse de la livre sterling, d’environ 10% depuis le référendum du 23 juin 2016, devrait a minima se maintenir une fois le Brexit acté. Ces deux facteurs induiraient une augmentation cumulée des coûts pour les constructeurs automobiles. Si cette hausse de coûts se répercute sur le consommateur, le prix d’un véhicule produit en France augmenterait de 21%, soit + 4 000€ en moyenne. Les voitures produites dans le reste du monde (hors Union européenne) subiraient quant à elles une hausse de prix de l’ordre de 10%. Cette augmentation aurait un impact direct sur les ventes au Royaume-Uni avec une chute de 19% du marché, ce qui représenterait au total - 550 000 véhicules. L’Union européenne exporterait alors 650 000 véhicules en moins vers le Royaume Uni, soit une baisse de 34%.


Des effets directs sur l’industrie française

En 2016, les voitures d’origine française ont représenté 5% de part de marché au Royaume-Uni, correspondant à 160 000 nouvelles immatriculations. Dans le cas d’un scénario avec « hard Brexit » en 2019, l’industrie automobile française serait une des grandes perdantes, avec une diminution des exportations vers le Royaume-Uni de 36%. Cela représenterait 83 000 véhicules de moins par rapport aux 230 000 véhicules initialement prévus en 2019 dans le scénario sans « hard Brexit ». Cette baisse, répercutée sur le chiffre d’affaires, représenterait 1,7 milliard d’euros pour l’industrie automobile française ; le chiffre d’affaires global passerait ainsi de 4,7 à 3 Md€.

Les profits de l’industrie automobile française devraient aussi connaitre une baisse de 36%, avec une perte de 88 millions de bénéfices par an. Ils passeraient de 242 à 154 millions d’euros lorsque l’on compare les scénarios sans et avec « hard Brexit » en 2019.

Suite à la diminution des ventes de voitures au Royaume-Uni, ce sont 1 800 emplois directement liés aux exportations britanniques qui seraient menacés en France. En cas de répercussion directe du « hard Brexit » sur les emplois, il ne resterait donc plus que 3 200 personnes sur les 5 000 à ce jour qui fabriquent des voitures à destination du Royaume-Uni.


Les actions possibles pour les constructeurs après un hard Brexit

« A horizon 2019, dans le cas d’un hard Brexit, c’est-à-dire d’une sortie de l’Union européenne sans accord ni période de transition, les échanges entre l’UE et le Royaume-Uni dépendraient des conventions douanières de l’OMC. Les nouvelles taxes sur les importations qui en découleraient, la fluctuation des taux de change, les nouvelles législations sont autant de problématiques que les constructeurs français devront pouvoir adresser », souligne Meissa Tall, Associé Conseil Automobile chez Deloitte.

Afin de construire une stratégie efficace envers le Brexit, les solutions suivantes pourraient être mises en place par les constructeurs automobiles :
- Un ajustement de la stratégie des prix et une optimisation des prix de transfert pourraient contrebalancer l’augmentation des coûts liés aux nouvelles taxes et à la fluctuation des devises
- Un réalignement de la supply chain et une réorganisation géographique pourraient empêcher la complexification de la structure des fournisseurs et les effets de séparation des marchés (entre la production et la vente)
- L’optimisation des homologations pourrait mitiger les risques liés aux nouvelles législations et à l’augmentation des coûts pour les constructeurs

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